Le 30 mai dernier, la startup Tomorrow Theory et ses partenaires présentaient le rapport « IA & RH Quand le futur du travail est en avance », publié en juin, lors d’un webinaire. Que fallait-il en retenir ? Au lieu de l’écouter en replay pour en faire une synthèse sur ce blog comme je l’aurai fait habituellement, j’ai eu envie tout naturellement de demander à ChatGPT d’en produire un résumé … celles et ceux qui sont coutumiers des IA génératives savent qu’il y a un peu de travail quand même derrière pour en faire un article de blog … et puis bien sûr, je n’ai pas pu m’empêcher d’en faire une sketchnote (mais ça c’est du 100% humain 😊).
En voici le résultat :
La table ronde commence avec le constat partagé que le sujetde l'intelligence artificielle (IA) est revenu sur le devant de la scène, avec depuis le début de l'année, le lancement de ChatGPT et d'autres IA génératives, capables de produire du contenu textuel, visuel et sonore. Une évolution qui marque l'émergence d'une nouvelle vague technologique en passe de réellement changer
la donne. Ce type d’IA permet par exemple la rédaction d'ouvrages en quelques jours, telle que l'expérience menée par Jérémy Lamri et Gaspard Tertrais de Tomorrow Théory, donnant lieu à la publication de l'ouvrage « Travailler à l'ère des IA génératives » (Éditions MS, juin 2023).
Dans leur rapport IA & RH, les auteurs abordent non seulementles premiers cas d’usages concrets pour les RH mais également l’impact plus profond des transformations induites par ces nouvelles technologies. Ils décrivent la période que nous vivons comme une époque « polycrise » et « polytransformation », marquée par l'arrivée de vagues technologiques telles que les IA génératives
mais aussi la blockchain et la réalité virtuelle, qui pourraient profondément changer l’expérience candidat et collaborateur en entreprise. L’IA générative permet l'automatisation progressive de tâches, permettant aux professionnels RH de se concentrer sur des aspects plus humains : automation des processus de recrutement, de gestion des talents, évaluation de la qualité de vie au travail, etc.
Recruter avec une IA générative, ça donne quoi ?
Chez Page Groupe, par exemple, l'intégration de l'IA, enparticulier l'IA générative, dans les processus de recrutement s’est opérée avec vigilance, garantissant que l'humain reste au cœur du métier. Ainsi, l'IA y soutient les recruteurs dans divers aspects de leur activité, tels que la
rédaction d'annonces, la recherche de candidats, l'évaluation des compétences comportementales et la sélection finale. L'objectif est d'améliorer l'efficacité, d'ajouter de la valeur à chaque étape du processus de recrutement, tout en préservant la dimension humaine. Ainsi, l'utilisation de
l'IA générative permet l’optimisation des tâches en amont du processus, en automatisant la rédaction de profils et d'annonces. Les outils de matching et de sourcing augmentent la quantité de profils qualifiés disponibles pour les recruteurs, mais la sélection finale demeure humaine. L'IA facilite également l'évaluation des compétences comportementales, les « soft skills », en complément des compétences opérationnelles, grâce à des tests validés par les recruteurs.
Derrière la promesse de l’IA, il y a cette idée de libérerdu temps pour se concentrer sur les aspects humains. Mais l’injonction ne suffit pas ! L’utilisation de l’IA invite à repenser les modèles d'évaluation existants au lieu de simplement accélérer le processus actuel. Ainsi, l'utilisation de l'IA, en particulier dans le domaine du langage naturel et des modèles de narration, peut permettre de déduire des compétences et des expériences d’un individu en entretien.
Dans le domaine du recrutement, l'utilisation de l'IA peut contribuer à la réduction des biais liés au recrutement, en associant la blockchain pour sécuriser les compétences de manière anonyme et immuable.
Cependant, il est essentiel de mettre en place une gouvernance stricte et d’entraîner les IA de manière éthique, afin d'éviter toute amplification involontaire de biais.
D’autres champs d’application de l’IA pour les RH
L’IA peut également analysé des indicateurs RH (absentéisme, rétention, …) : par exemple, en faisant émerger les facteurs qui motivent et/ou fidélisent les équipes dont l’analyse pourra guider les actions visant à améliorer la satisfaction, l'épanouissement individuel et la performance collective au sein de l'entreprise. Autre cas d’usage : la mesure du ressenti des collaborateurs, par le biais d'une échelle d'évaluation et d'une méthode de questionnement en entonnoir. Cette approche permet de cerner des causes de désengagement, utiles pour adapter les politiques RH et managériales.
Mais encore faut-il ne pas se laisser submerger par la complexité de l'IA elle-même ni par la surinformation et la quantité de données. C’est pourquoi la professionnalisation des équipes RH est un enjeu majeur. De plus, l'utilisation croissante de l’IA pour évaluer le ressenti des salariés
comporte des risques et des limites. L'IA peut amplifier des biais existants. Le recours à des technologies d'IA soulève également des questions éthiques s’agissant de la santé mentale des employés. Par ailleurs, l’introduction de l’IA dans les processus de travail en général est à surveiller, son impact en particulier sur le bien-être mental des collaborateurs n’est pas à négliger et d’autant moins au regard des taux déjà élevés de détresse psychologique chez les cadres.
En matière de formation aussi, l’utilisation de l'IA pourpersonnaliser l'expérience des employés, comme illustré par l'exemple de la plateforme éducative Khan Academy, offre des perspectives prometteuses. Une personnalisation qui pourrait contribuer à améliorer l'engagement et la satisfaction des collaborateurs.
À court terme, les chatbots se profilent aussi comme desopportunités, notamment pour la communication interne et externe, au service d’interactions facilitées et d’une image innovante.
Les RH chefs d’orchestre de la place de l’IA dans les entreprises
Si ChatGPT-4 permet de faire dialoguer des auteurs historiques et des chercheurs contemporains, de nous conseiller dans notre vie quotidienne ou encore de nous permettre d’interagir de façon intelligente avec notre environnement grâce à des objets connectés, ces nouvelles technologies, comme d’autres avant elles lors des précédentes révolutions industrielles, libère aussi du temps et des ressources dans la société. Une liberté qui n’a pas toujours été utilisées positivement dans l’Histoire. L’optimisation des RH avec l’IA et plus largement l’utilisation des IA dans les entreprises nécessite de penser les usages, de mettre en place une gouvernance et des process éthiques et de diriger les gains d'efficacité vers des actions véritablement bénéfiques pour les collaborateurs, plutôt que de succomber à la modernisation croissante de la technologie.
Et c’est là le rôle central des RH. En véritables gardiensdu bien-être et de l'éthique, ils seront chargés de sensibiliser, de former, d'établir des chartes pour guider l'utilisation responsable des outils technologiques et de veiller à cet équilibre entre les besoins humains et les avantages offerts par les nouvelles technologies, au service de la performance globale de l'entreprise.
Comme certain.e.s d’entre vous j’expérimente ChatGPT, constatant qu’il peut me faire gagner du temps comme ici pour résumer une webconférence d’une heure, mais que sans une « repasse » de ma part et un peu de « jus de cerveau », il produit un texte relativement insipide et plat … Par rapport à mes billets habituels où j'ai l'habitude de reprendre les quote des auteurs, cela manque un peu de relief, vous ne trouvez pas ?
L’expérience est toutefois intéressante et invite à travailler différemment, à utiliser ses capacités d’analyse et son esprit critique quand la machine va plus vite à faire le travail de synthèse.
Bref, ce billet a été produit à 80% avec ChatGPT : qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me donner votre avis en commentaire 😊 Quand à la sketchnote, elle est bien évidemment 100% manuelle (bien que réalisée sur Ipad) et votre avis m’intéresse aussi !
par Gaëlle Roudaut
Ci-dessus la vidéo originale du webinaire et pour découvrir le rapport complet de Tomorrow Theory, c'est là !