La semaine dernière, j'ai libéré une demi-journée dans mon agenda pour participer au Salon Solutions RH, Innovative Learning et DigitalWorkplace qui, comme chaque année, se tenait à Paris Porte de Versailles, rassemblant professionnels des RH, éditeurs de solutions et startup RH autour des dernières innovations. Et cette année, l'une d'entre elles occupaient tous les esprits : l'intelligence artificielle.
La formation est un secteur des RH toujours dynamique et propice aux développements d'usages innovants, au service des apprenants comme des formateurs ou encore des gestionnaires de formation. Pour me faire une idée des dernières tendances, je suis allée écouter la conférence consacrée aux Trophées du Digital Learning : en effet, chaque année, depuis 6 ans, au cours de ce concours, le cabinet FEFAUR consacre 15 entreprises dont les projets sont particulièrement innovants en matière de formation. Stratégie de contenu, expérience apprenant, déploiement et communication, ... 9 catégories permettent de classer les initiatives les plus notables, dont une cette année consacrée à l'usage de l'IA et du big data dans la formation. Parmi les tendances marquantes dans les 116 dossiers de candidature et parmi les 15 laureats des Trophées, on peut noter les nombreux projets qui se sont intéressés au public des managers ou encore le fait que de nombreuses initiatives primées sont parties des besoins des collaborateurs apprenants pour définir le dispositif de formation le plus adapté à leur quotidien et contextualiser les savoirs par rapport à la pratique terrain. De nombreux participants à ces Trophées sont également sensibles à la RSE, et la dimension inclusive ou encore le souci de l'environnement sont intégrés dans plusieurs projets. Pour finir, alors que l'innovation est au coeur des Trophées du Digital Learning, les membres du jury ont moins récompensé des dispositifs truffés de gadgets que mis en à l'honneur l'innovation frugale, astucieuse et multimodale qui capitalise sur les forces d'un parcours phygital. L'IA et notamment l'IA générative est également plus présente cette année dans les Trophées, comme un incontournable désormais du paysage de la formation.
Mais alors comment l'IA peut-elle se mettre au service de la formation ? C'est la question à laquelle j'ai eu envie de trouver des réponses en allant écouter (et sketchnoter) la mise en perspective proposée par Nora Larose, fondatrice de NELL Associés, qui nous a rappelé que l'IA, en pleine phase d'euphorie actuellement si l'on en croit son déploiement très rapide dans de nombreux domaines d'activité, recèle de nombreuses opportunités pour la formation mais également aussi quelques limites qu'il ne faut pas occulter trop rapidement...
Lors de cette table ronde, Vincent Favra de la startup Nolej faisait la promesse de réduire le temps de conception d'une heure de cours interactif, de 60h de travail à seulement 6 minutes avec sa solution d'IA éthique interfaçable avec la plupart des LMS (Learning Management System) et interoperable avec les grands standard du marché (Scorm, etc.). De quoi faire briller des yeux dans la salle !
Du côté Digitalworkplace, on avait vraisemblablement aussi beaucoup parlé d'IA au cours du Salon, les dernières versions des CMS (content management system, socle des plateformes intranet), intégrant aujourd'hui toutes une ou plusieurs fonctionnalités à base d'IA. La dernière table ronde du salon, que je suis allée écoutée (et sketchnotée), posait la question du futur des digitalworkplace, et sans grande surprise, l'IA y avait toute sa place...
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Que retenir de cette demi-journée de salon, sinon que les perspectives offertes par l'IA dans le monde des RH ne sont plus seulement à l'état de promesses, mais bien réelles. Que des questions encore importantes se posent autour de l'éthique de ses nouveaux usages, de la gouvernance des données (réglementation à l'échelle européenne versus GAFAM). Ou encore que l'enjeu des RH est tout autant de s'approprier ses nouveaux outils pour automatiser ses tâches que d'accompagner les salariés pour qu'ils en fassent un usage raisonné et en toute connaissance de cause, lequel pourra alors être réellement propice à la performance et à l'innovation.
Par Gaëlle Roudaut
